Collection active

Le genre en toutes lettres

Directeur Stéphane Gougelmann

Les essais et les monographies qu’accueille « Le genre en toutes lettres » s’intéressent à la façon dont les discours, en particulier littéraires, expriment le genre et les sexualités. Ouverts aux approches interdisciplinaires, ils examinent des œuvres, des auteur·e·s, des thèmes, des théories, des courants ou des formes langagières, pour montrer l’évolution des identités sexuelles, la construction des pratiques et des idées qui séparent ou rapprochent les hommes et les femmes, le masculin et le féminin. Ils étudient aussi les représentations équivoques, explorent les marges et les inventions queer où ces catégories se mêlent, voire s’abolissent. Ils analysent particulièrement les pensées critiques et les paroles militantes, donnent un éclairage savant aux gestes et aux images qui contestent les normes contraignantes.

 

Madame contre MonsieurRécit du divorce au XIXᵉ siècle

Marion Glaumaud-Carbonnier


© PUSE, 2024.
Le divorce – s’en souvenait-on ? – est une loi née des pages des fictions du XIXe siècle. Jurisconsultes, écrivains et littérateurs de ce temps en ont en tout cas l’intime conviction. La littérature ferait-elle donc loi ? Remontant cette source, cet essai ouvre l’enquête sur les liens entre le récit et le droit au démariage, dont la législation épouse les soubresauts de l’époque : votée en 1792, introduite dans le Code civil de 1804 avant d’être abrogée en 1816, la loi du divorce est finalement définitivement promulguée sous la Troisième République, en 1884. Revenant sur le pouvoir législateur de la littérature, et sur la révolution que le démariage introduit dans les mœurs, les désirs et les rapports entre les sexes, cette étude interroge enfin la puissance encrivore d’une loi qui met en crise le roman : sur quoi écrire, en effet, si Tristan peut épouser Iseut et Emma divorcer de Charles ?

Table des matières

ISBN 978-2-86272-782-0
Format 16x24 cm - 296 pages
Prix 20€
Disponible en librairies et par correspondance

Publié le 24 janvier 2024

Les Traductrices françaises de la RenaissanceEthos et discours paratextuel (1521-1568)

Pierre-Emmanuel Roy


© PUSE, 2023.
Dans leurs écrits paratextuels, rare espace où elles s’expriment en leur propre nom, les traductrices de la Renaissance cherchent à gagner la sympathie du lecteur en se parant de diverses qualités morales. Cependant, d’une traductrice à l’autre, les stratégies de présentation de soi varient parfois considérablement. Anne de Graville et Claudine Scève, traductrices du premier XVIe siècle, cultivent l’effacement de soi, feignant d’exercer leur occupation dans l’ombre de la sphère privée. Quant à Hélisenne de Crenne, traductrice de l’Énéide (1541), elle emploie un vaste appareil paratextuel pour asseoir son ethos d’humaniste. Pour elle, traduire est un acte d’érudition, un don au public, un ressort de la translatio studii ; enfin, un nouveau sommet dans son parcours auctorial. À l’opposé, Marguerite de Cambis, Marie de Cotteblanche et Anne de Marquets, traductrices des années 1550 et 1560, s’approprient une série de topoï dévalorisants attachés à l’activité de traduction. Exercice subalterne, petit labeur sans gloire et sans conséquence, l’acte traductif prend, chez elles, les allures convenables d’un passe-temps féminin. La présente étude, doublée d’une anthologie des écrits paratextuels de traductrices parus entre 1521 et 1568, vise à éclairer ce corpus longtemps délaissé, à la faveur d’une analyse fondée sur la rhétorique, l’histoire des femmes et l’histoire de la traduction.

Table des matières

ISBN 978-2-86272-777-6
Format 16x24 cm - 160 pages
Prix 20€
Disponible en librairies et par correspondance

Publié le 13 juin 2023